jeudi 17 septembre 2009

Raconte moi...


On parle beaucoup ces jours-ci de la faible place des cours d’histoire du Québec au collégiale ce qui est une triste constatation. Mais, ça s’explique et ça se corrige.

En quoi l’histoire du Québec est importante? Elle est importante parce que nous sommes non seulement le berceau du fait français en Amérique du Nord, mais aussi parce que nous sommes le point de départ de la colonisation du Canada et donc de son histoire. Bien sûr nous ne devons pas rester tourner vers le passé, mais nous devons le comprendre, le connaître pour comprendre le présent. Comment être fier de notre société lors que bon nombre de Québécois ne savent même pas qui est le Premier ministre du Canada ou du Québec, alors que les États-Uniens connaissent leur président en ordre chronologique.

J’ai en mémoire les cours d’histoire au secondaire et au collégiale qui mettaient l’importance sur les dates, sur le par cœur. C’est peut-être là une explication du désintérêt des cours d’histoire chez les jeunes. Il n’y a rien d’intéressant à apprendre des dates sans comprendre le pourquoi de l’événement, sans l’expliquer. Il ne suffit pas de « gober » et de « dégobiller » sur une feuille d’examen, pour en développer l’intérêt. L’histoire comme le mot le dit, doit se raconter.

De plus, la littérature du Québec et du Canada est intimement liée à son histoire. Seulement, la majorité des Québécois ignorent ce qu’est le Refus Global, ignorent que Lionel Groulx n’est pas qu’une station de Métro. Trop de Québécoises ignorent les auteures, penseurs féministes qui ont fait avancer la cause des femmes. Et les suffragettes canadiennes qui se sont battue pour ce droit de vote qui nous préférons ignorer aujourd’hui. Il y a quelque temps je prenais part à un rassemblement partisan, dans lequel certaines propositions officielles étaient adoptées. Une jeune femme d’environ 20 ans a pris la parole en dénigrant la féminisation des textes officiels. Il faut être réellement ignorant de l’histoire pour parler ainsi. Et à qui la faute?! Est-il question des luttes des femmes dans les cours d’histoire autrement que pour parler de « féministes-enragées-frustrées-mal baisées ».

Un regard semblable que nous posons sur les autochtones. Nous parlons de leur vie avant notre venue. De leurs mode de vie. De l’aide qu’ils ont apporté aux français et aux anglais lors des batailles pour la possession du territoire. Mais par la suite, nous les ignorons. Nous ne parlons pas du fait que nous les avons rassemblé dans des réserves, comme du bétail dans un enclos. Nous ignorons volontairement la période Duplessi. Nous préférons tout ignorer.

Qu’en est-il également de l’histoire du fait français à l’extérieur du Québec et de l’abolition des écoles françaises dans certaines provinces? Qui nous explique la création du Canada et sa raison d’être de l’époque?

Comment pouvons-nous développer un intérêt pour quelque chose qui nous est inconnu? Comment pouvons-nous alors critiquer les citoyens de ne pas se rendre voter lors d’élection et de ne pas prendre part à la vie de la société? Comment pouvons-nous connaître la littérature française, anglaise, américaine ou autre, et dénigrer la notre alors qu’elle est si riche?

Pour qu’il y ait plus d’inscription au cours d’histoire du Québec et du Canada au collégiale, il faut en transmettre l’intérêt aux jeunes dès le début de leur scolarisation. Il faut aussi que ces cours soient obligatoires, intéressants et que ces cours soient donnés par des gens intéressés (et qui ont étudié en histoire, puisqu’il faut le spécifier). La population n’est pas stupide. Nous la laissons volontairement dans l’ignorance. Les organisateurs du Moulin à parole nous ont bien démontré de l’intérêt des gens à connaître et à célébrer la force de nos mots et de notre histoire.

Il n’en tient qu’à nous d’inverser le cours de l’histoire.

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