mercredi 27 mai 2009

Différence


Qui aurait pu prédire qu’au Québec dans les années 2000, les féministes seraient peureuses, les souverainistes mous et les Québécois en général toujours aussi frileux. Vous trouverez peut-être mon thème récurant, mais comment vider la question? Je vous le demande.

Le gouvernement Charest, suite à la Commission Bouchard-Taylor, a cru le sujet des accommodements raisonnables clos. Et ce, sans définir ce qu’était un accommodement raisonnable. Sans dire qu’en fait la question tournait plutôt autour des accommodements religieux.

Ce sujet pourrait être simple. Il se résume à une question. Avions-nous besoin d’une commission pour nous dire ce qu’il en est? La réponse étant aussi simple que NON. Nous avions (et avons toujours) besoin d’un gouvernement et de libres penseurs qui se tiennent debout. Nous prouvant ainsi que les politiciens ne travaillent pas seulement à leurs réélections.

Le dossier n’est pas clos, il fut à peine effleuré. La fédération des femmes du Québec nous l’a dernièrement prouvé. Ne suivant qu’un malaise social, et oubliant (selon moi) leur rôle de défense de l’égalité et de l’équité entre hommes et femmes. J’ai déjà écrit sur ce sujet, je ne me répèterai pas. J’apporterai ici quelques autres points qui excitent mon incompréhension.

Avant les années 60, la religion catholique dictait notre façon de penser, de voir et d’agir. Nous avons fait sortir ses représentants de nos institutions (hôpitaux, écoles…). La société est devenue faussement laïque. La révolution tranquille a permit de tirer un trait sur l’oppression et la servitude des femmes, les mauvais traitements commis envers les enfants, les autochtones, les orphelins fait et prônés par la religion catholique.

Vous avez bien lu, j’ai effectivement écrit que la société était faussement laïque. Même nos institutions ne le sont pas complètement. Je vous donne l’exemple des cours de religion catholique qui se donnaient jusqu’à tout récemment dans nos écoles, les services religieusement catholique livrés dans les hôpitaux et cette lutte pour maintenir le crucifix à l’assemblée Nationale du Québec. Crucifix qui fut installé dans les années 50, soit durant le règne le plus noir et le plus triste de notre histoire. Nous jouons donc avec la religion catholique un jeux d’amour/honte.

Amour pour l’histoire du peuple francophone qui s’est installé dans un coin du monde et qui malgré les années et la majorité anglophone l’entourant, a su maintenir sa langue. Aidé de cette même religion, il faut en convenir. Mais n’était-ce pas justement pour maintenir les « canadiens-catholiques-francophones » sous le joug et les lois religieuses?

Nous ressentons la honte pour la même histoire. Comment pourrais-je admirer et respecter une religion qui incitait nos grands-mères à enfanter, quitte à y laisser leur vie? La honte de notre histoire nous a fait laïciser certains niveaux de nos institutions. Il serait si simple et si souhaitable de les laïciser au complet.

Nous ne voulons pas nous définir comme une société purement laïque pour deux raisons.

Premièrement, nous ne voulons pas paraître racistes. Nous avons peur du jugement international, nous sommes incapables d’affirmation. Nous supposons que pour être accueillant il ne faut surtout pas exiger. Exiger que tout individu qui désire devenir citoyens québécois sache parler français. Exiger que tout port de symboles religieux se fasse dans l’espace privé ou dans tout autre espace réservé à des fins religieuses. J’inclus ici notre sacro-saint crucifix pendu à l’assemblée Nationale.

Deuxièmement nous craignons qu’en laïcisant complètement la société, nous accordions la victoire aux autres religions qui composent notre société québécoise.

Je n’ai pas besoin d’un crucifix pour croire. Ma croyance est personnelle. Je ne trouve aucunement confrontant le contact ou le regard de l’autre, parce que je sais que ma ou mes croyances, peu importe ce qu’elles sont, sont assez fortes pour se nourrire de ces différences.

Quelle est la place de la religion catholique aujourd’hui? Il n’y a qu’à poser un regard sur les églises lors des offices religieux pour comprendre qu’elle doit se renouveler. Et ce n’est pas en « suggérant » (aussi bien dire en interdisant) le port du condom et l’utilisation de moyens anticonceptionnels qu’elle s’aura évoluer.

Mais ce que je peux vous dire c’est que tant la religion catholique que tout autre religion, n’ont pas leur place dans l’espace publique. Que la charte des droits et libertés doit prédominer sur toutes règles religieuses. Nous en sommes là.. Et j’espère que nous saurons nous respecter assez pour l’exiger de nos gouvernements.

Soyons fier de notre histoire et surtout, ne répétons pas les mêmes erreurs.

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